Le saint père Justin POPOVIĆ

Justin_Popovitch

Né en Serbie à la fin du XIXème siècle (le 25 mars 1894), le père Justin PopoviĆ fut très vite marqué par la foi orthodoxe. Il fut en effet élevé dans une famille très croyante qui donna à l’Eglise orthodoxe des prêtres pendant au moins sept générations jusqu’à son grand-père. Il se souviendra toute sa fille de sa mère qui fut toujours très religieuse.

A l’âge de onze ans le jeune Blagoïé entra au séminaire de Saint Savva à Belgrade. Il eut alors comme enseignant l’évêque Nicolaj VelimiroviĆ. Il aspira très tôt à la vie monastique mais ses parents s’opposèrent dans un premier temps à son choix.

La première guerre mondiale commença alors qu’il était encore jeune et il fut affecté dans une unité d’infirmier. Il connut par la suite la terrible retraite de l’armée serbe à travers le Kossovo. Il obtint du métropolite Dimitri l’acceptation de son vœu de devenir moine : ses parents le croyaient en effet perdu et la découverte de ses vœux monastiques ne pouvaient pas les attrister en une telle circonstance.

Depuis Corfou, lieu de retraite de l’armée serbe, le jeune moine fut envoyé poursuivre ses études en Russie, à Petrograd. Il tissa alors des liens spirituels très forts avec le peuple russe. Il poursuivit par la suite ses études à Oxford où il ne put malheureusement pas soutenir sa thèse sur Dostoïevski du fait de ses idées critiques sur l’humanisme occidental.

Il revint enseigner en Serbie au séminaire de Sremski Karlovtsi. Il partit quelques années à Athènes où il soutenu finalement une thèse sur « problème de la personne et de la connaissance selon S. Macaire d’Egypte ». Il fut ordonné prêtre en 1922. En 1927, il rédigea une étude consacré à la gnoséologie de Saint Isaac le Syrien.

Après quelques articles sur les carences de la vie ecclésiale dans la revue « la vie chrétienne » le père Justin PopoviĆ fut relégué au séminaire de Prizren (Kosovo) où il enseigna un an. Puis il fut ensuite nommé à Bitol, dans le sud de la Yougoslavie. Il eut alors pour collègue le père Jean Maximovitch.

En 1930, saint Justin fut brièvement envoyé en Russie subcarpatique, alors en république slave, pour apporter de l’aide aux populations locales qui était revenu à l’orthodoxie de l’uniatisme. Il refusa alors par humilité d’être nommé évêque. Il revint par la suite en Serbie et enseigna au séminaire de Belgrade à partir de 1935.

Après l’arrivée des communistes au pouvoir, le père Justin PopoviĆ fut arrêté et échappa de peu à la peine de mort. Grâce à l’intervention du patriarche Gabriel de Serbie, libéré du camp de Dachau, il fut libéré mais quasiment placé en résidence surveillé au monastère de Tchélié. Il entretint dans ce monastère une vie spirituelle et intellectuelle intense, son rayonnement allant bien au-delà des frontières de la Yougoslavie malgré les difficultés que lui causait le régime communiste.

SUR L’ESPRIT DU TEMPS

Révérend Père Justin (POPOVIĆ)

À notre époque contemporaine, chaotique, une divinité évince de plus en plus les autres ; elle s’impose de plus en plus invinciblement comme étant le seul dieu et tourmente ses adorateurs de façon de plus en plus impitoyable. Cette divinité est l’esprit du temps. Devant elle, jour et nuit, se prosternent les habitants tourmentés de l’Europe, lui sacrifiant leur conscience, leurs âmes, leurs vies et leurs cœurs. Elle a ses sacrificateurs, sacrificateurs fanatiques, qui ont fait de notre Europe malheureuse un autel sur lequel son corps est sacrifié en permanence. Mais leur fanatisme passionné se répand aussi sur tous les autres continents, en s’efforçant ainsi de les transformer en autels de leur propre dieu. Cependant avant qu’ils arrivent à fusionner les âmes de tous les continents en un « hosanna » impétueux à leur dieu, nous allons mettre ce dieu à l’épreuve et le tester.

Leur dieu, esprit du temps, est très complexe, et il se compose des éléments les plus hétérogènes. Il contient toutes les contradictions de la vie moderne : culture et civilisation, philosophie et science, catholicisme et protestantisme. Il contient tout le tragique et tout le comique de la vie telle qu’elle est. Et en vivant conformément à l’esprit du temps, l’homme se brise contre les pierres de toutes ces contradictions irréconciliables. Mais ce qui est le plus grave dans cela, c’est une révolte systématiquement organisée contre la personne humaine. Avec sa tyrannie autocrate, l’esprit du temps bride la personne, la mécanise : tu es un petit rouage dans un mécanisme fracassant, et donc mène ton existence en qualité de rouage ; tu es une touche du piano à queue des jours actuels, piano désaccordé, dont l’esprit du temps touche le clavier ; et donc mène ton existence en qualité de touche. Le déterminisme se développant en fatalisme, voici le moyen principal qu’utilise l’esprit du temps pour régner : tout dépend du milieu, de l’entourage, et non des exploits personnels ; tout ce que tu fais, ce n’est pas toi qui le fais, mais c’est le milieu qui le fait par toi ; commets-tu un crime, ce n’est pas toi qui es coupable, mais le milieu dans lequel tu existes. Tout cela, traduit dans le langage de la sincérité slave, signifie le « tout-est-permis » , tous les vices, tous les méfaits, tous les crimes, tous les péchés sont permis parce que tout ce qui se passe, se passe selon les lois implacables de la nécessité.

Notre planète est impitoyable. Depuis les temps anciens, elle était un tombeau pour les dieux ainsi que pour les hommes. Elle a inscrit beaucoup de dieux dans son livre de prières pour les défunts et les vivants (pomiannik) ; mais jusqu’à là, il n’y avait pas encore de dieu aussi privé de sens que l’esprit de notre temps, car l’Europe a déifié en lui toutes ses maladies, tous ses péchés, tous ses vices et tous ses crimes. Par la guerre cannibale des jours récents ainsi que par la paix non moins cannibale des jours actuels L’Europe a prouvé que c’était vrai. Cela peut être vu par chaque petit coléoptère non contaminé par l’esprit de notre temps ; cela peut être vu par chaque homme, s’il scrute, avec l’œil du Christ, le chaos de nos jours.

Le temps fait partie de l’éternité ; s’il s’en détache, il se rejette dans un non-sens insupportablement désespéré. L’esprit humain fait partie de l’Esprit de l’Éternité ; s’il s’en détache, il perd le repos et son sens éternel, et il se rejette dans les tourments extrêmes, où dominent les sanglots et les grincements des dents. L’Esprit de notre temps s’est détaché de l’Esprit de l’Éternité, et voilà pourquoi il se tourmente, sanglote et grince des dents. Il a été génial et intrépide dans l’invention des ciseaux avec lesquels il va se couper de l’éternité ; tandis que maintenant il s’obstine dans son impuissance désespérée et dans son règne lugubre. Faites passer l’esprit de notre temps à travers l’Esprit de l’Éternité :qu’est-ce qui ne restera pas alors rouge de honte, que restera-t-il de notre culture et de notre civilisation, de la science et de la mode, de la démocratie et de la révolution ? Je ne parle pas de l’éternité qui est, en s’exprimant de manière philosophique, une possibilité transcendante, mais de l’Éternité vivante, réelle, de l’Éternité Humano-Divine, de l’Éternité qui se prouve, se montre par sa Personne, et confirme l’exactitude et l’authenticité de Ses paroles : Je suis la vie, la vie éternelle (Jean 14 :6).

Avant le Christ, l’Éternité était une supposition phtisique, à partir du Christ elle devient une réalité incarnée, une réalité sensible, que nos mains touchent, nos yeux scrutent, nos oreilles entendent (1 Jean 1:1). L’Esprit de l’Éternité devient sensible, tout comme l’esprit du temps. En la Personne du Christ Dieu-Homme, le temps a abouti à une union organique avec l’éternité, et de cette façon, à son sens éternel. Voilà pourquoi le Christ est devenu et demeurera toujours une épreuve éternelle pour tous les temps, tous les dieux, tous les hommes et toutes les choses. Voilà pourquoi le Christ est la seule épreuve juste et infaillible pour notre époque contemporaine et pour l’esprit de notre temps. Vérifié par Lui, évalué par Lui, l’esprit de notre temps est humain, trop humain (Nietzsche). C’est de l’homme qu’il vit, de l’homme qu’il respire, de l’homme qu’il se vante, l’esprit de notre temps : de l’homme et non du Dieu-Homme. C’est en cela et uniquement en cela que se trouve le fondement de notre drame. Par son adoration de l’homme, l’esprit de notre temps arrive jusqu’à la humano-manie, voilà pourquoi l’Esprit de l’Éternité est sous-estimé, sali de crachats et presque chassé de notre planète.

On se vante d’être homme, homme européen, tel qu’il est ; mais testez-le, évaluez-le par le Dieu-Homme, et votre louange se transformera en votre opprobre et en une nouvelle tristesse. On se vante de quelque chose et l’on dit : « Ceci est digne de l’Éternité ! », et on regarde l’homme dans les yeux en l’interrogeant avec vantardise et fierté. Mais laissez tranquille l’homme, tournez-vous vers le Dieu-Homme, de Ses bons yeux luisent la vérité Éternelle et la Vie éternelle, et dites-Lui, dites-Lui sans honte : « Voici ceci qui est à moi, digne de l’Éternité, Seigneur ! ». Ne te vante pas de l’homme, ne te vante pas du temps, car c’est de la cendre que tu te ventes, et du pus, et de la puanteur, et de la fétidité. Le sens de l’homme est de s’unir au Dieu-Homme ; le sens du temps est de se fondre dans l’Éternité.

Ils me proposent en permanence leur esprit du temps en échange du Christ, leurs menues vérités relatives en échange de la Vérité et de l’Éternité absolues. Mais dites-moi : « Par quoi allez-vous remplacer le Christ ? Par vous-mêmes ? Comparez-vous à Lui. Est-ce par l’homme que vous allez le remplacer ? Prouvez-moi qu’il est sans péché, immortel et éternel. Ou bien est-ce par une acquisition matérielle quelconque ? Mais prouvez que ni les mites ni la rouille ne la rongeront.

L’homme, notre homme européen est pourri : n’est-ce pas de la folie que de construire sur lui comme sur un fondement, la bâtisse du bonheur humain ? C’est le Dieu-Homme qui est éternel, éternel et irremplaçable : n’est-ce pas de la folie que de désirer le remplacer par n’importe qui et n’importe quoi de temporel ? La base de l’homme, ce sont les soucis, les petits soucis ; la base du Dieu-Homme, c’est le Ciel et c’est le Royaume du Ciel : « Cherchez donc premièrement le Royaume de Dieu et Sa justice, et toutes ces choses vous seront données par surcroît » (Мatt. 6 : 33) ; tout, tout, tout. Deux voies nous sont proposées : la voie de l’esprit du temps et la voie de l’Esprit de l’Éternité, l’Esprit du Christ.

L’esprit de notre temps est une tentation subtile des jours actuels ; sous cette marque on vend la falsification du progrès, de l’instruction, de la civilisation, de la culture. Voilà pourquoi aujourd’hui plus que jamais il faut avoir le don de discernement des esprits (1 Jean 4 :1), le don de l’orthodoxie, le don d’accomplir des exploits spirituels, afin que l’homme qui résiste à la tentation puisse se frayer un chemin dans le chaos terrible de notre modernité. C’est par l’Esprit de l’Éternité qu’il faut tester l’esprit de notre temps. Ouvertement et en cachette, l’esprit de notre temps prêche le cannibalisme, un cannibalisme civilisé, qui a son apologiste dans la science, dans son axiome : « la lutte pour la conservation de soi ». L’homme, c’est de l’argile, un moyen, une nourriture pour un autre homme physiquement plus fort. Tout est relatif et l’homme est relatif. Mais l’Esprit de l’Éternité, l’Éternité du Christ, nous enseigne : l’homme est éternel et a une valeur éternelle ; il ne peut être le moyen de personne, mis à part Dieu. Seul, l’Homme-Dieu a droit à évaluer l’homme selon sa valeur finale ; personne parmi les hommes n’a le droit de transformer quiconque, même le pire des hommes, en un moyen d’auto-conservation. Selon l’esprit du temps, l’orgueil : soit orgueilleux ; selon l’Esprit de l’Éternité, l’humilité : soit humble. Conformément au premier, le mérite principal, c’est d’être content de soi ; conformément au deuxième, le mérite principal c’est de ne pas être content de soi, mais d’être content du Christ. L’homme qui vit selon l’esprit de notre temps considère uniquement ce qui est visible, ce qui est temporel ; l’homme qui vit selon le Christ, considère ce qui invisible, c’est-à-dire éternel. Voilà pourquoi pour le premier, les soucis actuels sont lourds et pour l’autre, légers. (cf. 2 Cor. 4 :17-18).

À travers l’écorce fissurée du temps, à travers les fêlures de l’espace, l’homme du Christ regarde et voit ce qui est éternel, divino-humain. Il pénètre dans le corps de chaque être humain, cherche et trouve la perle de l’éternité. À travers la tente fragile de son corps, il chemine vers la maison éternelle, maison non construite de mains d’homme, maison créée par Dieu dans les cieux. Il soupire après une seule chose : être revêtu de son corps céleste et que la vie engloutisse ce qui est mortel (cf. 2 Cor. 5 :1-4). Le temps est privé de sens jusqu’au moment de son baptême par l’éternité ; et l’homme aussi est insensé, jusqu’au moment où son artère d’amour le relie au cœur du Seigneur Jésus. Le temps est le chemin qui passe à travers l’Éternité et qui conduit vers elle. L’Éternité est le contenu, le point de destination, la mer où se jette le fleuve des temps.

L’esprit de notre temps a un seul impératif catégorique : carpe diem (cueille le jour !) ; l’Esprit de l’Éternité du Christ a son propre impératif : carpe aeternitatem (cueille l’éternité !). Pour un homme du Christ, chaque jour est un laisser passer pour l’Éternité . À chaque tranche horaire, il vit de l’Éternité et en vue de l’Éternité ; déjà ici-bas, sur terre, il vit du Christ et grâce à cela, il a la vie éternelle (Jean 5 :24) ; à travers la mort il aspire à l’immortalité, à travers l’amertume – à la béatitude, à travers le temps à l’Éternité. Il lutte pour la vie éternelle à laquelle il est justement appelé. Avec quoi lutte-t-il ? Avec la foi, la charité, la vérité, la piété, la patience, la docilité, la compassion, la commisération (1Tim. 6 :10-12). Cela est la voie divino-humaine à la différence de la voie humaine. « Nous connaissons notre voie – celle du Dieu-Homme », dit notre poète d’Herzégovine, Aleksa Šantić.

Maintenant, voici venu le moment ultime pour changer de critères : ce n’est pas l’homme, mais le Dieu-Homme qui est la mesure de toute chose ; il faut mesurer l’Éternité non point avec le temps, mais le temps avec l’Éternité ; le Dieu-Homme non point avec l’homme, mais l’homme avec le Dieu-Homme ; l’intelligence de Dieu non point avec l’intelligence de l’homme, mais l’intelligence de l’homme avec l’intelligence de Dieu. Il incombe d’assujettir l’esprit du temps à l’Esprit de l’Éternité, et non l’inverse ; l’esprit de l’homme, il faut l’assujettir à l’esprit du Dieu-Homme et non l’inverse.

Le Christ est apparu comme celui qui se révolte de la façon la plus révolutionnaire qu’il soit contre l’esprit du temps ; Il a déplacé le centre de la vie du temps vers l’Éternité, de l’homme vers le Dieu-Homme. Vingt siècles après, Il apparaît encore comme la protestation la plus catégorique qu’il soit contre l’esprit de notre temps, contre « le prince de ce monde » (Jean 14 :30). Le monde s’est tellement éloigné de Dieu, que c’est le prince des ténèbres qui s’est emparé de lui, le prince du mal, l’esprit de colère et d’opposition. Les fils de l’opposition se révoltent contre Dieu, contre le Christ. Ils existent selon l’esprit de ce monde, selon l’esprit du temps qui s’est révolté contre l’Éternité. Par contre les fils de Dieu, fils du Christ vivent selon l’esprit de l’Éternité du Christ, selon l’esprit de l’autre monde, du monde d’en haut, du monde céleste, leur « vie… est cachée avec le Christ  en Dieu » (Col. 3 :3). Leurs cœurs sont dans les hauteurs, au-dessus de ce monde où ni la rouille ni les mites ne rongent, et où les mauvais esprits ne fouillent ni ne dérobent (Matt. 6 :19-21). Voilà pourquoi nous prononçons lors de la Sainte Liturgie : « Elevons nos coeurs ! » !

Si l’esprit de ce monde se détache un jour de l’Éternité, s’il cesse d’être sa partie organique, il se transformera en un tombeau, scellé des sept sceaux apocalyptiques, que personne à part l’Agneau de Dieu ne pourra enlever. Vivant selon l’esprit de ce monde, l’homme vit dans un tombeau étouffant, d’où seul le Christ peut le faire sortir, le ressusciter et le faire asseoir dans les cieux à la droite du Père (сf. Éphés. 2:5). Le Dieu-Homme « s’est donné Lui-même pour nos péchés, afin de nous arracher à ce siècle mauvais » (Gal.1 :4). Il s’est donné Lui-même, il nous a indiqué la voie pour nous sauver de l’esprit de ce monde, de l’esprit du temps. Il n’y a pas d’autre voie. Notre vocation, c’est de lutter contre l’esprit de ce monde, lutter non tout seuls, mais par le Christ, car Il a vaincu le monde (Jean 16 :33), et nous aussi, nous vainquons avec Lui et par Lui. En vainquant l’esprit de ce monde, nous devenons des hommes qui ne sont pas de ce monde, nous dépassons le monde et nous nous enracinons dans l’Éternité du Christ et dans la Divino-Humanité.

Le monde, c’est ce qu’il faut vaincre. Par quoi ? Par le monde d’en haut. L’esprit de ce monde, c’est ce qu’il faut vaincre. Par qui ? Par le Dieu-Homme. Les hommes du Christ sont de Dieu, et ils vainquent le monde parce que Celui Qui est en eux est plus grand que celui qui est dans le monde (1Jean 4 :4). Les chrétiens contemporains sont dans la peur à cause de l’esprit de notre temps, de l’athéisme et de l’anarchisme, des guerres et des révolutions, et s’ils craignent de lutter contre cet esprit–, n’est-ce parce qu’ils ont perdu le sentiment que le Christ Qui est en eux est plus grand que l’esprit du mal qui est dans le monde ? Mais maintenant, voici venu le moment où les orthodoxes se revêtissent de l’armure de Dieu (Ephés.6 :11), afin de pouvoir résister aux embûches de ce monde. Il est indispensable d’éveiller toute son âme et tout son corps au zèle vigilant et à la veille, de les éveiller par la prière et le jeûne. Les éveillés, qu’ils prennent le casque du salut et le glaive de l’Esprit qui est la parole de Dieu ; et qu’ils prient en esprit en tout temps, veillant en toute persévérance et supplication pour tous les saints (Ephés. 6 :11-18).

Car en effet, un tel combat a été mené par le Christ et les Apôtres, les Martyrs et les Athlètes de la foi, les Saints et les Justes. Par Sa vie et Ses actes, Christ, le Dieu-Homme, a montré comment l’homme s’unit de façon organique avec l’éternité, comment il résout définitivement le problème du temps et de l’espace. Les Apôtres et les Martyrs, les Saints et les Athlètes de la foi orthodoxes ont suivi la voie Divino-Humaine du Christ et ont réussi à vaincre l’esprit de ce monde : ils ont transformé tout le temporel en éternel, tout ce qui était humain en tout ce qui est divino-humain ; ils ont rendu immortels, incorruptibles, éternels, et leurs âmes, et leurs corps, et leurs sentiments. Ils ont toujours vécu selon l’esprit de l’Éternité, jamais selon l’esprit du temps, et ils nous ont laissés un seul testament : vivez toujours par le Dieu-Homme et jamais par l’homme ; vivez toujours par l’esprit de l’Éternité, jamais par l’esprit du temps.

(1924)

Liste des abbréviations

Col.= Epître de St Paul aux Colossiens

2 Cor.= Deuxième Epître de St Paul aux Corinthiens

Ephés.= Epître de St Paul aux Ephésiens

Gal.= Epitre de St Paul aux Galates

Jean= Evangile selon St Jean

1 Jean= Première Epître de St Jean

Matt.= Evangile selon St Matthieu

1 Tim.=Première Epître de St Paul à Timothée

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