Saint MAXIME le Confesseur

Saint_Maxime

Saint Maxime le Confesseur est né à Constantinople vers 580. Après des études classiques, il devient premier secrétaire à la cour de l’empereur Héraclius. Saint Maxime exerça ces fonctions pendant trois ans, de 610 à 613. Ces trois années lui permettent de lier amitié avec plusieurs hauts fonctionnaires, en particulier avec Jean le Cubiculaire. Il entretiendra avec ce dernier par la suite une correspondance importante.

Il rentre ensuite dans la vie monastique vers l’age de trente trois ans au monastère de Philippique. Ce monastère est situé aux environs de Constantinople, sur la rive asiatique du Bosphore. Saint Maxime y fit la connaissance du moine Anastase.

Vers 624 ou 625, Saint Maxime s’établit au monastère de Saint-Georges de Cyzique et il y développe une importante activité. Il y écrit notamment le Livre ascétique, les centuries sur la charité, le commentaire du psaume 59, les questiones et dubia.

Du fait d’une campagne des perses et des avars contre Constantinople en 626, Maxime fut obligé de s’exiler. Après un séjour en Crète et peut-être à Chypre, il s’installa en Afrique près de Carthage au monastère de Eucratas. Il y resta jusqu’en 646.

En 646, Saint Maxime quitta l’Afrique du nord pour la Sicile et l’Italie. Il s’installa à Rome dans un monastère grec et il participa activement au synode du Latran.

En juin 653, l’empereur Constant fit arrêter Maxime. Suite à un procès devant son refus d’accepter le monothélisme, il fut exilé. Un second procès eut lieu en 662 où il fut condamné à la flagellation et à l’amputation de la langue et de la main droite. Interné à la forteresse de Schémaris, en Georgie, il y mourut le 13 août 1962.

LA VISION THEOLOGIQUE DE SAINT MAXIME

            L’oeuvre de Saint Maxime est en particulier intéressante par le fait qu’elle nous permet d’aborder d’une manière plus précise le mystère de l’incarnation. Dans la lignée des théologiens capadociens (Saint Basile, Saint Grégoire de Nazianze, Saint Grégoire de Nysse), Saint Maxime développe les concepts de nature et d’hypostase. L’utilisation de ces deux concepts représente une base nécessaire pour la compréhension de l’oeuvre de Saint Maxime.

            Selon Saint Maxime, les deux natures humaine et divine du Christ sont sauvegardées  en réalité et en fait : « la définition essentielle de chacune d’elles est conservée, et elles ne subissent du fait de leur union ni changement, ni altération, ni mélange, ni confusion, ni diminution, ni contraction, ni conversion de l’une en l’autre. Il subsiste entre elles une différence immuable sans qu’elles soient pour autant séparées »[1].

            De manière à permettre la compréhension de la présence des deux natures humaine et divine en Christ, les pères introduisent la notion d’hypostase. Pour expliquer ce concept, Saint Maxime cite Saint Basile dans sa lettre XV : « Mais s’il nous faut à nous aussi dire en peu de mots ce qui nous semble, nous dirons ceci : le rapport entre le commun et le particulier, l’essence l’a vis à vis de l’hypostase. Car chacun de nous aussi participe par le commun de l’essence au verbe [Logos] de l’être, et par les particularités qui le cernent il est tel ou tel »[2]

            Cette union des deux natures ni mélangées ni confondues se fait selon l’hypostase divine du Fils de Dieu. Il ne s’agit pas d’une nouvelle hypostase formée après l’union des deux natures, c’est la nature humaine du Christ qui se retrouve « enhypostasiée » dans l’hypostase du Logos. La nature humaine du Christ n’a pas d’hypostase propre et c’est « de l’hypostase du Verbe que la nature humaine du Christ prend son existance et tient sa subsistance »[3]. Cette notion d’hypostase permet ainsi d’éviter les idées d’union naturelle des monophysistes ainsi que celle d’union relationnelle des nestoriens.

            Saint Maxime illustre très bien cette idée dans sa lettre XII : « Il S’était fait homme et S’était incarné de la glorieuse et toujours Vierge Marie, proprement et véritablement Mère de Dieu, unissant à lui selon l’hypostase une chair venue d’elle, consubstantielle à nous, animée d’une âme raisonnable et noétique [….] Ni le fait d’être Dieu n’est mis de côté par celui de devenir homme ; ni celui de demeurer ce qu’Il était et est ne l’empêche de devenir ce qu’il n’était pas : un homme. »

C’est justement cette représentation du Christ qui sera la cible des hérésies que Saint Maxime affrontera. Que se soit le monophysisme, le monoénergisme ou le monothélisme, toutes ces hérésies rejettent la vision orthodoxe de l’incarnation.


[1]Saint Maxime le Confesseur, Jean-Claude Larchet, p 166.

[2]Saint Basile de Césarée, Lettres, CCXIV, 4.

[3]Saint Maxime le Confesseur, Jean-Claude Larchet, p 166.


Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.