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Le Carême

08/ Le vrai sens du Carême

On peut légitimement se demander si le Carême, ouvert avec le mercredi des cendres, garde encore une signification forte non seulement hors de l’Eglise – ce qui peut se comprendre – mais pour une grande partie des fidèles baptisés.

Pour la tradition chrétienne et depuis les origines de l’Eglise, le Carême, indissociable de la grande fête de Pâques à laquelle il prépare, est un temps de conversion. Mais que signifie aujourd’hui le mot « conversion » ?

Dans une société tellement marquée par les satisfactions immédiates, les sollicitations de toutes sortes, l’appel à la facilité, les exclusions, le climat de violence ou de revanche, est-il encore possible de parler de conversion ?

Le terme pourtant mérite beaucoup plus qu’un instant d’attention, car la conversion est une attitude indispensable à toute existence, à tout équilibre, quel que soit le point de vue envisagé et surtout s’il est d’ordre spirituel. Qu’est-ce que la conversion ? C’est avant tout une décision intérieure et libre. Le décision de rassembler toutes nos forces souvent dispersées, tous nos désirs souvent opposés, pour nous permettre de mieux vivre, de mieux aimer, de trouver la paix du coeur et du corps. La conversion c’est la possibilité d’ouvrir largement les fenêtres de notre vie pour laisser pénétrer le grand air qui renouvelle, qui soigne et stimule la liberté.

Nous sommes déjà là au seuil de l’Evangile. Jésus nous demande de nous convertir pour accueillir la Bonne nouvelle, la Parole de Dieu qui peut nous conduire au véritable progrès spirituel et à tous les changements nécessaires que nous sommes souvent empêchés de réaliser à cause de la lourdeur et des blocages de notre vie.

Il faut un temps pour tout. Un temps pour vivre vite, mais aussi un temps pour s’arrêter et réfléchir. Un temps pour survoler mais aussi pour creuser, pour approfondir. La vocation de l’homme est essentiellement une vocation à la lumière et à l’essentiel. Combien de fois ne passons-nous pas à côté de ce qui compte vraiment, de ce qui peut nous faire grandir et avancer ? Le carême est un temps de vérité et de lucidité. On ne peut pas toujours jouer à cache-cache avec nous-mêmes. A plus forte raison avec Dieu …

Mgr André Dupleix
Recteur honoraire de l’I.C. de Toulouse
Délégué épiscopal à la formation des laIcs
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Lumière pour les nations…

Lumière pour les nations…

La récente fête de l’Épiphanie, appuyée sur la visite des mages à Bethléem, révèle à sa manière la dimension et la mission universelles du christianisme. Car ces mages, « venus d’Orient », dont rien ne précise dans le récit évangélique qu’ils sont rois – les seuls rois mentionnés étant Hérode-le-grand et « le roi des juifs qui vient de naître » – sont bien le signe du déploiement de la lumière divine jusqu’aux extrémités de la terre, peuples et races confondus.

Ce qui a toujours retenu mon attention dans cet évangile de l’Épiphanie, c’est l’importance de l’étoile, quatre fois mentionnée et non sans raison… Les mages – plus sages que magiciens – ne font pas apparaître l’étoile. Ils la découvrent et la suivent jusqu’à l’humble lieu de la naissance de Jésus. Lumière et simplicité. Lumière venue de la simplicité.

La quête de l’étoile ou des étoiles n’a jamais cessé. L’humanité, dans sa grandeur et sa fragilité, continuera toujours de défier le ciel et les étoiles. Jamais nous n’arrêterons de chercher l’étoile, malgré tous les revers ou toutes les désillusions possibles. Mais quelle est cette étoile ? Où est-elle cette étoile ? Est-elle enfouie dans les douleurs de la terre ou bien est-elle indiquée à la terre pour que celle-ci surgisse de toutes ses forces et s’ouvre à Celui dont elle est issue ?

Christian Bobin, dans son beau petit livre Ressusciter, écrit : « Il y a une étoile mise dans le ciel pour chacun de nous, assez éloignée pour que nos erreurs ne puissent jamais la ternir ». Or le message de l’Épiphanie nous dit aussi que cette étoile qui brille au cœur de Dieu vient briller tout autant au cœur des hommes. Je pense à saint Augustin avouant dans les Confessions : « Tu étais au-dedans et je te cherchais au dehors… » N’avons-nous pas avec le ciel un échange de lumière… ?

Merci aux mages de nous permettre ce pèlerinage intérieur. Et si la célèbre fève, cachée dans ce que l’on pourrait également appeler la « galette des mages », rappelait aussi cette étoile scintillant au plus secret de notre cœur ? Et si la couronne solennellement placée sur la tête des heureux élus devenait alors un signe, non plus de puissance temporelle mais d’une autre mystérieuse et immédiate grandeur ?

Mgr André Dupleix
Recteur honoraire de l’I.C. de Toulouse
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SOBRE IVRESSE

SOBRE IVRESSE

Mon Dieu, enivre-moi
De cette sobre ivresse
Qui fait Te préférer
Au bruit du monde
Et a sa sagesse,
Menteuse, fausse,
Pleine de promesses,
Avec son déguisement,
Parfois si envoûtant
Mon Dieu, enivre-moi…

Mon Dieu, appelle-moi
A ce labeur céleste
Qui fait Te suivre, Te chercher partout
Sur nos chemins terrestres.
Mon Dieu, appelle-moi…

Mon Dieu, corrige-moi,
Quand je me laisse me tromper
Par vous, ô, forces corrosives,
Du prince d’ici-bas.
Mon Dieu, corrige-moi…

Seigneur, fais-moi guetter
Que Ton Amour fidèle,
Fais-moi Te désirer,
Etoile éternelle.
Afin que captivée
Par Ta douceur exquise
Je puisse Te louer,
Etant toujours surprise
Par Ta splendeur, Sauveur,
Qui, émanant sans cesse
Remplit ce monde, vain rêveur,
D’une si chaste allégresse,
Ouvrant les coeurs croyants
A Ton unique, vraie Sagesse,
En rassemblant nous, les humains,
En un seul corps,
Obéissant à Ton dessein
Avec justesse..

Seigneur, façonne-moi,
Ô, fais de moi Ton instrument docile
Avec puissance que Toi seul Tu as,
Mon Dieu, enivre-moi.