LINCEUL DE TURIN

De profundis… Des profondeurs des siècles la Sainte Face de Jésus – Fils de Dieu vivant nous appelle à croire en Lui, en Son Mystère, Mystère de Sa mort et de Sa résurrection.
C’est précisement au moment de Sa résurrection qu’Il nous a laissé une impreinte miraculeuse de Son très Saint Corps sur le linge funéraire qui l’enveloppait pendant 36 heures après Sa crucifixion.
Cette impreinte est non déformée malgré les lois naturelles auxquelles elle aurait dû obéir normallement en suivant les replis du linceul..
Cinquème Évangile – c’est comme cela qu’on l’appelle souvent, car toute la Passion de Jésus s’y est imprimée dans le moindre détail.. Chaque blessure, chaque meurtrissure, correspond exactement aux descriptions évangéliques..
Ce Visage meurtri, endolori, mais noble et glorieux nous magnétise par sa majesté divine, impassibilité et humilité.
La Sainte Face du Linceul est devenue le prototype des icônes du Christ.
Sur la très célèbre icône de la Trinité d’André Roublev, c’est Sa Sainte Face, la Sainte Face du Linceul, que le Christ voit se mirer dans la coupe (l’ange à notre droite).
Vous trouverez ci-dessous le résumé du chapitre sur le Linceul de Turin du livre de Jean-Maurice CLERCQ – médecin, membre du Conseil Scientifique du Centre International d’études sur le Linceul de Turin.
Chargée d’informations scientifiques et de preuves d’authenticité concordant avec les récits évangéliques cette relique est le grand témoin silencieux de la Passion, de la mort et de la Résurrection du Christ.
Jean-Maurice CLERCQ
« LES GRANDES RELIQUES DU CHRIST »
La tunique d’Argenteuil
Le Suaire d’Oviedo
Le Linceul de Turin
Synthèse et concordances des dernières études scientifiques
François-Xavier de Guilbert
3, rue Jean-François-Gerbillon, 75006 Paris, 2007
ISBN : 2-7554-0075-7
PRÉSENTATION
L’authenticité historique de Jésus de Nazareth n’est plus un fait contesté de nos jours, tant les découvertes archéologiues confirment les évangiles, même si ceux-ci ne sont pas considérés au sens de reportages vécus, mais plutôt comme le récit de « témoins » de la mission de Jésus.
Pour les chrétiens, les Évangiles sont bien plus qu’un témoignage : ils sont le fondement de leur foi en Dieu et en Jésus, le Messie incarné promis dans l’Ancien Testament dont il réalise les prophéties, la Parole de Dieu qui s’est inscrit en chair et en sang dans notre humanité.
Jésus a vécu environ 33 ans avant d’être crucifié et de ressusciter le troisième jour après sa mort, après avoir annoncé pendant trois années le royaume de Dieu. Si la matérialité de sa Passion, dans l’ensemble, n’est plus tellement contestée par les agnostiques, il n’en est pas de même pour sa Résurrection. C’est, évidemment, un fait extraordinaire impossible qui dérange et heurte l’esprit rationnel.
Cependant, cette Résurrection qui est devenue la pierre d’angle de la foi chrétienne demeure encore la pierre d’achoppement, signe de contradiction avec la vision rationaliste de notre époque.
En faisant intrusion dans notre histoire, Jésus a vécu comme un homme. Il a partagé en tout notre condition humaine : il a eu faim et froid et partagé nos sentiments d’affection, de joie et de peine ainsi que nos souffrances.
De la présence historique de Jésus, nous sont restés des témoins matériels personnels, en particulier des vêtements et des linges funéraires de sa Passion qui ont été pieusement conservés par ses disciples, témoins de sa crucifiction, et qui ont traversé les siècles pour parvenir jusqu’à nous.
La vénération de ces reliques ne peut que conforter notre foi personnelle et même la fortifier. C’est en ce sens que l’Église catholique, avec prudence, a toujours encouragé ces dévotions, souvent d’ailleurs, ne faisant que suivre ou confirmer une dévotion populaire déjà existante.
Bien que la foi soit le résultat d’une démarche et d’une adhésion du coeur avant celle de l’intelligence rationnelle, il n’en demeure pas moins que la connaissance critique des reliques que l’on vénère reste un devoir qu’il faut savoir accepter et assumer. Il est donc normal de soumettre à des examens scientifiques les reliques que l’Église possède, de façon à pouvoir rejeter les fausses reliques et à conforter les vraies.
Si les chrétiens partent en pélerinage à travers le monde pour aller sur les lieux où Notre-Dame a posé le pied sur notre terre comme à Lourdes ou Fatima, ou pour mettre leurs pas dans ceux de Jésus en Terre Sainte, combien plus de chrétiens se doivent de respecter et de vénerer les reliques ayant trait au Christ. Et lorsque ces reliques sont encore entachées de sang de Notre Seigneur, ne prennent-elles pas un sens encore plus sacré ? Nous nous trouvons encore en présence de traces physiques de Jésus, d’une manière bien réelle mais différente de celles du pain et du vin consacrés lors de la Divine Liturgie qui sont devenus le corps et le sang du Sauveur, actualisation du sacrifice de Jésus sur la croix. C’est la permanence bénie des traces sanglantes de l’intrusion du monde divin dans le monde humain, du spirituel dans le temporel.
Ne serait-il pas alors du devoir du chrétien d’aller honorer les reliques du Sauveur qui gardent encore matériellement le témoignage sanglant de sa Passion ?
Mais encore faut-il que le croyant ait aussi la connaissance de « ce reste de la présence physique » du Christ et soit persuadé de leur authenticité.
Nous avons l’intime conviction que si ces reliques, encore maculées du sang de la Passion de Jésus, sont parvenues jusqu’à nous pour être étudiées au crible des spécialistes scientifiques, c’est que le Seigneur, dans son infinie bonté, nous a fait ce don à dessein spécialement pour ce temps présent si fortement emprunt de matérialisme.
De nos jours, trois reliques majeures sont attribuées scientifiquement à la Passion de Jésus. Il s’agit du Linceul de Turin (Italie), de loin le plus connu et le plus étudié car c’est un linge éminemment énigmatique, du Suaire d’Oviedo (Espagne) qui commence à être connu grâce aux études scientifiques menées depuis 1989, et enfin de la Sainte Tunique d’Argenteuil (France) dont les investigations scientifiques récentes viennent d’avancer à grands pas.
Ces trois reliques portent la totalité des traces de la Passion du Christ, de Gethsémani à la Résurrection.
– La Sainte Tunique d’Argenteuil : linge de corps porté par le Christ durant sa Passion, c’est la tunique sans couture qui a été tirée au sort par les soldats au pied de la croix. Il porte des traces de sang provenant de la sueur de sang de Gethsémani, de la flagellation et du portement de croix.
-Le Suaire d’Oviedo : linge de la taille d’une serviette qui a été posé sur la tête de Jésus encore en croix aussitôt après le coup de lance pour n’être retiré que lors de la mise au tombeau. Il porte des traces d’écoulements ensanglantés importants provenant des poumons, traces traumatiques issues de la flagellation et de la crucifiction : ces écoulements confirment la mort du Sauveur.
-Le Linceul de Turin : linge funéraire qui enveloppa le cadavre de Jésus pendant 36 heures. À lui seul, il récapitule « en images » la Passion (agonie, flagellation, couronnement d’épines, portement de la croix, crucifiction, coup de lance porté au coeur), la mort et, ce qui et le plus important, la Résurrection par le mystère des images du Sauveur contenues sur la toile.
Aujourd’hui, devant l’accumulation de tant d’informations scientifiques et de tant de preuves d’authenticité, le moment est venu de montrer les points de convergence scientifique que ces trois reliques possèdent entre elles et de les confronter avec les connaissances médicales relatives à la Passion et aux écrits évangéliques.
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Cependant, dans tout ce cortège d’éléments scientifiques affirmant l’authenticité des trois reliques, il en est un en défaveur de leur authenticité : la datation des linges par le Carbone 14 qui donne toujours une date éronnée avec constance, ce qui finit par poser question pour une raison fort simple : ces trois linges ayant été en contact avec une seule et même personne devraient présenter le même âge radiocarbone… mais dans les faits, chaque lige est daté à une période historique différente. C’est un contresens éminemment important, une contradiction interne décrédibilisant la technique de datation par le Carbone 14, ce que les laboratoires de radiocarbone n’ont pas pu ou non pas voulu aborder. Nous reviendrons plus en détail sur ce sujet.
LE LINCEUL DE TURIN
Le Linceul de Turin (Italie) : linge funéraire qui enveloppa le cadavre de Jésus pendant 36 heures. À lui seul, il récapitule « en images » la Passion (agonie, flagellation, couronnement d’épines, portement de la croix, crucifiction, coup de lance porté au coeur), la mort et, ce qui est le plus important, la Résurrection, par le mystère du corps supplicié « imprimé » en négatif sur la toile.
Voilà pourquoi le linceul de Turin est souvent appelé : « Le 5ème évangile ».
« Pierre… entra dans le tombeau et considéra le linceul posé là et le linge qui avait recouvert la tête… il était roulé à part dans un autre endroit. » (Jn 20, 6-7)
« C’est alors que l’autre disciple… entra à son tour dans le tombeau ; il vit et il crut. En effet, ils avaient pas encore compris l’Écriture selon laquelle Jésus devait se relever d’entre les morts. » (Jn 20, 8-9)
CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES ACQUISES
Souvent désignée à tort, « Suaire », le Linceul de Turin jouit d’une grande popularité auprès des chrétiens en particulier grâce à la diffusion des images de la Sainte Face.
De ce fait, nous allons essayer de donner l’information la plus complète possible afin que le lecteur puisse percevoir combien elle est extraordinaire, unique et mystérieuse et aussi combien elle nous a fait pénétrer dans le mystère de la résurrection du Seigneur par ses énigmes.
Ce linge mesure environ 1,10 m de large sur 4,30 m de long. Depuis toujours il est considéré comme le drap mortuaire de Jésus-Christ dans lequel il a été enseveli au tombeau. Il présente la particularité unique de montrer deux images mystérieuses se rejoignant par la tête, l’une de face et l’autre de dos, d’un homme d’une taille d’un mètre soixante-dix-huit qui a été flagellé et crucifié à l’époque romaine, conformément à la description évngélique. Les études nous ont appris que ces images étaient en fait une sorte de cliché négatif photographique avec effet de relief.
L’histoire
Les premières traces historiques confinent peut-être à la légende au sujet du linge funéraire du Christ. Entre l’an 33 et 54, le disciple Taddée aurait présenté le Linceul au roi Abgar, dont le royaume se situait au nord de la Palestine. Malade, il aurait été guéri à son contact. Il aurait alors protégé les premières communautés chrétiennes. Mais son fils qui lui succéda en l’an 57, entreprit de persécuter les chrétiens et le Linceul fut caché. Il disparut alors de l’histoire pour ne réapparaître que quatre siècles plus tard.
Les premières certitudes historiques commencent en l’an 525, à la suite d’inondations catastrophiques de l’Euphrate qui ont fait quelque 30 000 victimes par noyade dans la ville d’Edesse (Turquie orientale). Au cours de la restauration des murailles endommagées, on découvrit la relique dans une niche qui avait été camouflée au-dessus de la porte ouest des remparts de la ville. Reconnue aussitôt comme authentique par les Byzantins, l’étrange image du Christ a été qualifiée d’ « archeiropoïetos », c’est-à-dire « non fait de main d’homme » et sera connue sous le nom de « Mandylion ».
Peu après, l’image de la sainte Face de l’Homme du Linceul servit de règle (canons) artistique dans ses proportions pour représenter le visage du Christ tel qu’on le connaît dans la tradition des icônes.
L’ histoire de la genèse de l’hymne Acathiste se trouve mêlée avec celle du Mandylion. En 626 les peuples barbares de la rive sud du Danube attaquent Constantinople. Le patriarche Serge, après avoir exhorté le peuple à ne pas se laisser abbatre mais à mettre leur espérance dans le Christ et en Sa Sainte Mère, décide de porter en procéssion sur les remparts de la capitale l’icône de la Mère de Dieu et l’icône « non faite de main d’homme » (c’est-à-dire le Linceul plié de manière à bien voir la sainte Face) ainsi que le vêtement de la Mère de Dieu pour implorer leur protection. Une tempête aussi soudaine que violente s’éleva et détruisit les embarcations ennemies. En reconaissance de cette victoire miraculeuse, le peuple chanta toute la nuit les louanges à la « Panaghia » ( la « Toute Sainte », épithète byzantine usuelle de la Mère de Dieu) sans s’asseoir (Acathiste) puisqu’elle n’avait pas cessé de veiller sur eux. Depuis cette année-là, l’Église byzantine, en souvenir de ce prodige, célèbre l’Hymne Acathiste de sa « très sainte Souveraine, la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie » le samedi de la cinquième semaine de Carême.
Puis le Mandlion regagna la ville d’Edesse. Une basilique Sainte-Sophie est construite pour servir de sanctuaire à la relique et accueillir les nombreux pélerins. Parallèlement à l’édification de la basilique d’Edesse, à Constantinople sera construite « la grande Sainte-Sophie » (532 à 537).
Mais l’islam étendant ses conquètes, la ville d’Edesse tomba entre les mains des Perses musulmans en 638. Cependant la relique continuera d’être honorée et les chrétiens seront respectés dans cette ville par l’Islam.
En 692, l’empereur byzantin, Justinianus II convoque un concile complémentaire au 6e Concile oecuménique de Constantinople (680-681) orienté sur les problèmes dogmatiques. Parmi les canons disciplinaires qui furent promulgués, le canon 82 affirme : « nous décidons que dorénavant sur les icônes, à la place de l’ancien Agneau seront peints les traits humains du Christ qui a pris sur lui tous les péchés du monde ». Ce canon fut à l’origine des Icônes représentant le buste du Christ dont les proportions de la tête étaient calquées sur celle de la Sainte Face du Linceul. À partir de cette époque, à chaque fois qu’un événement allait concerner le Linceul, des pièces de monnaie étaient frappées portant l’effigie du buste du Christ (y compris après sa réapparition en 1357 et jusqu’à la chute de l’empire bysantin en 1453).
À cette époque, l’empire byzantin, issu du viel impire romain d’Orient, représentait le monde chrétien oriental et rivalisait avec Rome. Au cours des siècles, les empereurs byzantins étaient de « grands collectionneurs » de reliques et essayaient de recueillir toutes les reliques du monde chrétien pour en rehausser leur prestige et les mettre à l’abri de l’islam. Aussi n’auront-ils de cesse que de récupérer la relique la plus importante pour les chrétiens : Le Linceul du Christ. Ainsi, en 943 l’empereur byzantin Romanus fit le sultan remettre le Mandylion-Linceul.
Le Linceul arriva avec tous les honneurs à Constantinople où il sera processionné dans la plus grande ferveur le 15 août 944. De cette fabuleuse journée, il nous restera l’homélie prononcée par Grégoire le référendaire le lendemain dans la basilique Sainte Sophie ainsi qu’in manuscrit « chronique byzantine » du début de XIVe, montrant dans une miniature l’arrivée du Mandylion-Linceul à Constantinople où l’on voit l’empereur baiser la Sainte Face, partie visible du linceul replié. Par la suite, il sera présenté régulièrement à la ferveur religieuse des fidèles, en particulier le vendredi saint, jusqu’en 1204, comme l’attestent de nombreux témoignages.
En 1180, lors de la croisade levée par le pape Alexandre III, le roi de France Louis VII, en chemin vers la Palestine, vint se recueillir devant le Linceul en passant par Constantinople à l’occasion du mariage de sa fille Agnès (8 ans) avec le fils de l’empereur Manuel Comnène, Alexis II (11 ans) qui, trois ans plus tard, sera renversé et étranglé par un aventurier débauché, Andronic l’Ange (60 ans) qui épousera à son tour Agnès.
De ces « monstrances » il nous restera aussi les enluminures du « Codex de Pray », un manuscrit de plusieures pages (Bibliothèque de Budapast, Hongrie) très exactement daté entre 1192 et 1195. L’examen de ces enluminures montre par douze détails précis que l’enlumineur ne pouvait connaître tous ces détails qu’après avoir minutieusement observé et pris des croquis du Linceul. Soulignons aussi que les traces de brûlure en forme de L (dues à de l’encens) sont reproduites aux bons emplacements et sont antérieures à celles laissées par l’incendie de 1532, car une copie du Linceul (le Linceul de Lier, Belgnique) exécutée en 1516, porte ces mêmes traces aux mêmes endroits.
L’année 1204 a été une année funeste pour l’empire byzantin. Il a été partagé entre Baudoin IV (élu à la tête de Constantinople) et Othon de la Roche (devenu duc de la souveraineté de Thèbes et d’Athènes). C’est ainsi que commença la période des empereurs francs de l’empire byzantin qui s’écroula en 1261 par la prise de pouvoir du grec Michael III.
Le Linceul avait-il été secrètement vendu ou mis en sûreté au cours de cette période 1204-1261 ? Toujours est-il qu’il disparaissait en 1204. On a des sérieuses raisons de penser qu’il avait été en possession des Templiers pendant un certain temps, peut-être pour sa mise en sécurité et son transport, avant d’être remis à Othon de la Roche (duc de Thèbes et Athènes) qui l’aurait fait mettre ensuite en lieu sûr, en France, dans le château de son père. Othon de la Roche finira ses jours dans le château de sa femme à Ray (Haute-Saône) après avoir récupéré le Linceul. Celui-ci se transmettra dans l’héritage familial et c’est ainsi que Jeanne de Vergy entrera en sa possession.
En 1357, le Linceul réapparaît, placé par Jeanne de Vergy, dans une petite collégiale en Champagne construite l’année précédente par Geoffroy de Charny, son époux. Devenue veuve, Jeanne de Vergy se retira dans son château de Montfort-en-Auxois, emmenant avec elle le Linceul. Sa petite-fille, Marguerite de Charny, le cédera en 1453 au duc de Savoie, et de ce fait le Linceul sera transféré à Chambéry.
Le Linceul connut alors une grande dévotion, et de nombreux pélerins venaient de l’Europe entière. Le 26 avril 1506, le pape Jules II instituait la fête liturgique du Linceul au 4 mai (lendemain de la fête de l’Invention de la Sainte-Croix), et approuvait l’édition d’un « office du Saint Suaire » qui connaîtra jusqu’à sept éditions de 1507 à 1571.
La Sainte-Chapelle de Chambéry dans laquelle le Linceul était conservé sera détruite en 1532 par un terrible incendie. La relique sera sauvée de justesse et portera à jamais les stigmates de cet incendie.
Le dernier déplacement du Linceul s’effectuera en 1578. Il sera transféré « provisoirement » à Turin, capitale du duché de Savoie, pour éviter à son évêque, saint Charles Borromée de faire le déplacement à pied, l’hiver, à travers la montagne pour aller se recueillir devant le linceul afin d’obtenir la fin de l’épidémie de peste qui ravageait la ville. Il restera à Turin jusqu’à nos jours.
Actuellement c’est le Saint Siège qui est devenu propriétaire du Linceul, en 1983, par donation du duc de Savoie, Umberto II, dernier roi d’Italie.
Deux tentatives de destruction de la relique par incendie seront à déplorer :
– la première, en 1990, se soldera heureusement par un échec : deux individus, profitant des travaux dans la chappelle Guarani qui contenait le Linceul, ont arrosé d’essence le reliquaire qu’ils ont enflammé ensuite. Heureusement, le Linceul se trouvait enroulé dans un coffre de bois recouvert d’une feuille d’argent ciselée. Celle-ci a partiellement fondu, mais la toile de la relique n’avait pas souffert. C’est à la suite de cette tentative de destruction que l’on décida de placer la relique à l’abri de vitres blindées.
– en 1997 un terrible incendie détruira la chappelle Guarani, mais le Linceul sera miraculeusement sauvé de justesse par un pompier volontaire, Marion Trematore.
Le soir de l’incendie Mario Trematore n’était pas de service, mais décida d’aller prêter main forte à ses collègues. Arrivé sur place il vit que tous ses collègues évacuaient devant les risques d’effondrement en abondonnant le Linceul à son sort. Celui-ci était remisé dans un reliquaire fixé au sol, conçu pour résister aux attentats, composé de vitres anti-effraction résistantes aux balles.
Il entendit alors une voix qui résonnait dans son for intérieur qui lui donna cet ordre : « Tu dois sauver le Linceul ! », ce qui était suicidaire en ces circonstances. Pourtant il ne croyait pas que la relique était vraie, puisque les analyses par le C14 l’avaient démontré, mais elle faisait partie du patrimoine de la ville. La voix lui dit encore : « Il te faut une masse. » Il prit une masse puis frappa de toute son énergie sans s’arrêter pendant 20 mn. Il était épuisé, et le verre ne cédait toujours pas. Il n’en pouvait plus. Alors, la même voix lui dit : « Tape de côté »… et le verre céda aussitôt. Il prit dans ses bras le coffret en chêne massif recouvert d’argent ciselé contenant le Linceul, et à sa surprise le trouva léger, il se précipita vers l’extérieur tandis que la voûte commençait à s’effondrer. Il se sentait lui aussi léger : « je marchais sans toucher terre ». Sa peur avait disparu et il était « transporté de joie, d’une joie qui n’est pas de ce monde »… Quand il apparut dehors, les cinq milles Turinois qui l’attendaient massés sur la place de la cathédrale, anxieux du sort du Linceul, l’ovationnèrent, mais, épuisé, il s’effondra sans connaissance sur les marches du parvis. Il fut hospitalisé plus d’une semaine. Depuis sa vie est transformée. Lorsqu’il témoigna avec simplicité au Symposium sur le Linceul à Dallas (USA) en 2001, il souffrait encore des épaules.
En 2002, on a appris par les services secrets italiens que le Linceul était sur la liste des cibles potentielles d’Al Qaïda.
Les découvertes scientifiques
La première découverte qui lança tout le processus de recherche, mais aussi les premières polémiques hostiles, remonte à 1898 après la première photographie prise par le turinois Secondo Pia. Elle révélera au monde entier que les mystérieuses images présentes sur la toile du Linceul sont, en fait, des sortes de négatifs photographiques. Depuis, des propriétés de tridimensionnalité ont été mises en évidence. Une cabale accusera Seconde Pia, jusqu’à sa mort, d’être un faussaire et d’avoir trafiqué les plaques photographiques. Il faudra attendre la deuxième photographie prise en 1931 par le photographe Enrie, pour avoir confirmation qu’il n’y avait pas eu de trucage en 1898.
La relique présente les images, ventrale et dorsale se rejoignant par la tête, d’un homme nu, torturé, qui avait été flagellé, puis crucifié avec des clous aux mains et aux pieds, ayant porté une couronne d’épines et reçu un coup de lance romaine porté jusqu’au coeur dans le flanc droit. Cet homme porte une barbe bipointe et des cheveux longs rassemblés en natte. Il était en état de rigidité cadavérique lorsque « l’impreinte » négative s’était formée.
La toile
1. Dimensions
1,10 m de large par 4,30 m de long. La toile se trouve dans un état de conservation exceptionnel.
2. Le tissage
Le tissage a été réalisé sur un métier à tisser primitif, c’est-à-dire manoeuvré par les mains et les pieds. Très fin, il est typique pour la région du sud du Liban (Tyr, Sidon) des premiers siècles, il était réservé, en général, pour la soie. Cette toile à été blanchie après tissage.
3. Les microparticules
+ Les pollens
Des pollens ont été retrouvés et identifiés. Ils confirment avec certitude la présence de la toile au Moyen-Orient ainsi que son trajet vers l’Europe par Constantinople. Les travaux de Uri Baruch et Avinoam Danin confirment l’origine palestinienne du Linceul.
+ La terre de Jérusalem
L’analyse (réalisée par STURP (Projet de Recherche sur le Linceul de Turin) (USA) démontra que la terre était composée d’une variété de carbonate de calcium particulière à Jérusalem.
+ Présence de coton
Il s’agit du coton incorporé dans le tissage. L’espèce du coton utilisé est caractéristique du Moyen-Orient (Mésopotamie-Égypte). C’était l’espèce utilisée il y a vingt siècles.
+ Présence de laine
Comme apport extérieur : une fibre de laine identique à celle de Tunique d’Argenteuil ce qui semble indiquer que les deux linges avaient été au contact du même corps ou se sont trouvés en contact entre eux.
Le sang
1. Les premières polémiques
Le sang se trouve fortement présent sur les deux images. Au début du XX e siècle les traces ensanglantées ont été expertisées sur photographies par Paul Vignon (catholique) et Yves Delage (agnostique) : les coulées d’apparence sanguine se comportaient exactement comme du sang dans leur coagulation sur un tissu qui ne le buvait pas ou peu. La communication de leurs observations à l’Académie des Sciences sera réalisée par Yves Delage, professeur d’anatomie comparative à la Sorbonne, agnostique notoire, « allergique » aux phénomènes surnaturels et miraculeux. Affirmer devant la docte assemblée que ces taches se comportaient exactement comme de véritables taches de sang avec l’exactitude anatomique nécessaire, ce qui excluait une peinture, revenait à affirmer que le Linceul était authentique et que le crucifié était bien Jésus. Cette communication provoqua une contestation extrêmement violente de la part de cette docte assemblée. Elle était menée par le virulent chimiste Marcelli Berthelot, secrétaire de l’Académie, qui ira jusqu’à faire radier du compte-rendu de séance cette communication « pour ne pas déshonorer la Science »…
2. Les confirmations
C’est qu’en 1973 que l’on a eu la première confirmation scientifique de la présence du sang (et non pas d’un colorant) à partir d’analyses microchimiques. Des globules rouges ont même été photographiées au microscope électronique et présentées au public du premier Symposium organisé par le CIELT (Centre International d’Études sur le Linceul de Turin) en 1989 à Paris. Les recherches génétiques ont démontré en 1999, la présence effective de sang, d’origine humaine et de groupe sanguin AB provenant d’un individu de sexe masculin.
3. Le groupe sanguin
Le groupe sanguin AB se trouve être le même groupe que celui qui a été identifié sur le suaire d’Oviedo et sur la Tunique d’Argenteuil. Ce groupe AB est très rare. Au Moyen Orient, ce sont les groupes A et O qui dominent.
4. Les derniers contestataires
Malgré l’accumulation des preuves irréfutables de la présence bien réelle de sang humain sur la toile, il en est qui diffusent encore une désinformation régulière, menée en particulier par un chimiste américain, Walter Mac Crone. Il affirme avoir trouvé les traces de peinture, dont le vermillon, sur la toile, ce qui lui permet d’affirmer haut et fort que les traces sanguines ne sont en fait que de la peinture rouge. La présence de ces traces de vermillon n’altère en rien l’authenticité du sang. De nombreuses copies du Linceul ont été réalisées au Moyen Âge. À l’époque il y avait une pratique courante : faire toucher son œuvre à la véritable relique, d’où viennent des traces de vérmillon.
Les plaies
1. La flagellation
De nombreuses traces ensanglantées en forme de double haltère confirment que le supplicié a subi une violente flagellation romaine. Les conséquences de cette flagellation : une crise cardiaque couplée à une crise d’insuffisance respiratoire d’origine traumatique ont entraîné un décès rapide.
2. La couronne d’épines
Des coulées sanguines provoquées par des pointes acérées posées en rangées autour de la tête évoquent le port d’une couronne d’épines.
3. Les coups sur le visage
Le visage porte des traces de coups : la pommette droite est tuméfiée et le nez qui semble avoir été fracturé (oedème) se trouve dévié vers la droite, ce qui a aussi été constaté sur le Suaire d’Oviedo et confirmé par les Évangiles.
4. La couleur des cheveux
Puisque les images se comportent comme un négatif photographique la confirmation que l’Homme du Linceul était de race blanche est assez évidente. Jésus , lors de Sa mise au tombeau avait les cheveux et la barbe blancs ou gris clair qui sont devenus tels en quelques heures à cause des souffrances subies. Nous voyons dans ce blanchiment la traduction physique de l’épreuve de Gethsémani qui s’est accompagnée d’une sueur de sang (Lc 22, 44).
5. Le port de la croix
Le port du patibulum (pièce horizontale de la croix) a bien marqué et écrasé les traces ensanglantées laissées par la flagellation au niveau de l’arrière des épaules. Ces traces se superposent sur les mêmes régions anatomiques de la Tunique d’Argenteuil.
6. Les plaies des mains et des pieds
Les mains, au niveau des poignets, et les pieds, en leur milieu, ont été percés par des clous provoquant des coulées de sang nettement visibles.
Les textes évangéliques parlent des « mains » et non pas des poignets. Mais c’est parce qu’en hébreu, le mot main « Yad » inclut la partie anatomique du poignet.
L’immobilisation forcée du corps envahi de crampes et la déshydratation provoquée par la flagellation et la sueur de sang va déclencher au crucifié une tétanie générale des muscles moteurs telle que le corps va atteindre une température de l’ordre de 41°, ce qui va aggraver dramatiquement la déshydratation et la détresse respiratoire et provoquer une soif extrêmement intense soulignée par les textes évangéliques (Jn 19, 28).
7. La plaie du coeur
La forme et les dimensions de la plaie confirment que le coup a été effectué avec une lance romaine sur un homme déjà mort car la plaie ne s’est pas refermée.
Le fait qu’il s’est écoulé par cette plaie du liquide incolore qui ne s’est pas mélangé avec le sang confirme que le coup avait été porté jusqu’au coeur : l’anatomie précise que le sang provenait du ventricule droit et le liquide incolore provenait du péricarde, membrane qui entoure le coeur. Ces deux liquides ne sont pas miscibles entre eux.
Toutes ces observations se trouvent en totale conformité avec saint Jean (19, 34).
8. La rigidité cadavérique
Les images du Linceul montrent que le corps de Jésus était en état de rigidité cadavérique (rigor mortis) lorsqu’elles se sont formées. Cette rigidité s’est installée alors que le corps était encore sur la croix. La rigidité cadavérique s’installe vers la troisième heure après la mort dans des conditions normales. Dans le cas de Jésus, vu les souffrances de la flagellation et de la crucufixion, la rigidité cadavérique arrive dans les minutes qui ont suivi la mort. Cette rigidité disparaît deux à trois jours plus tard. Cette rigidité cadavérique confirme que l’image s’était formée moins de 48 heures après la mort, ce qui est conforme au délai évangélique.
L’image de face de Jésus observée sur le Linceul montre que les bras ont été ramenés sur le ventre. Malgré la rigidité du corps cela s’est avéré possible par rotation des bras.
Les données cadavériques lues sur le Linceul se trouvent donc en conformité médicale avec les textes de la Passion.
9. La tête inclinée
La tête se trouve inclinée vers l’avant. « Et inclinant la tête, il remis l’esprit » (Jn 19, 30). Cela se confirme par la distance bouche-articulation sternoclavière réduite sur le Linceul.
Les images « négatives photographiques ».
Nous abordons ici le sujet à la fois le plus extraordinaire et le plus énigmatique du Linceul de Turin, mais aussi le plus soumis à controverse car aucune explication naturelle répondant à toutes les propriétés des images n’a pu être trouvée à ce jour.
Les images se comportent comme un négatif photographique sans être totalement un véritable négatif, aussi lui préfère-t-on parfois le mot « d’impreintes négatives ».
Seul un examen de la relique avec un recul de plusieurs mètres permet de voir les images avec une certaine netteté. Les examens scientifiques ont démontré que l’intensité colorimétrique des fils qui forment l’image est la même sur toute la toile (isotropie). Cela exclut une application manuelle d’un colorant (car il y aurait des directions de pose des couleurs avec des variations d’intensité), d’un réactif chimique ou d’un colorant par décalque sur une statue. L’image ne s’était pas formée grâce à un phénomène de carbonisation superficielle. Dans l’ensemble les images ne traversent pas ou peu la toile et le sang fait obstacle, c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’images dessous les taches de sang.
Ces images nous apprennent ainsi que l’Homme du Linceul mesurait environ 1,78m et portait une natte de cheveux.
Les spécialistes s’accordent à penser que l’Homme du Linceul est de race juive par la forme de son visage, le port de la barbe, les cheveux longs et la présence d’une natte dans le dos (qui voulait dire que Jésus était non seulement d’origine juive mais aussi « nazir », c’est-à-dire consacré, « saint de Dieu ».
Tout ceci, encore une fois, se trouve en conformité avec les Évangiles.
Actuellement, aucune technique connue n’est capable de refaire une double image comme celles du Linceul de Turin avec toutes ses propriétés.
L’analyse par Carbone 14
Une analyse par le radiocarbone avait été effectuée en 1988 par trois laboratoires, l’opération étant coordonnée par le British Museum. La datation obtenue situait la fabrication de la relique dans la fourchette d’années 1260-1360 avec 95 pourcent de certitude, juste avant la date de réapparition historique moderne du Linceul… Il est certain que l’incendie de 1532, au cours duquel le Linceul avait commencé à se consumer dans son reliquaire, avait joué sur le taux de radiocarbone en l’enrichissant, donc en le rajeunissant. Cependant il faut reconnaître aussi que bien des anomalies, tant d’ordre éthique que technique, ont entouré ces analyses de sorte que les spécialistes du Linceul pouvaient se permettre légitimement d’avoir les plus grands doutes sur la maîtrise technique et l’impartialité de cette datation qui a été par ailleurs fort médiatisée. (À ce sujet, lire La Passion de Jésus de J.-M. Clercq, pp 110-127, et pour une information plus exaustive : Le radiocarbone face au Linceul de Turin de M.Cl. Oosterwyck-Gastuche).
Les opposants à l’authenticité du Linceul de Turin s’appuient sur cette datation situant une fabrication au Moyen Âge et aussi sur la déclaration de l’évêque de Troyes, Pierre d’Arcis, qui semble la confirmer. Cependant une telle affirmation entre en contradiction flagrante avec les données historiques évoquées (numismatique byzantine, le siège d’Edesse, l’homélie de Grégoire le référendaire, le Codex de Pray, etc.) qui prouvent une présence antérieure du Linceul.
LES MYSTÈRES DU LINCEUL
Nous abordons maintenant la partie la plus intrigante des particularités scientifiques du Linceul puisqu’elle nous fait pénétrer dans le mystère de la Résurrection de Jésus.
Absence de traces de putréfaction
Bien que recherchées, car le linceul a contenu un cadavre, il n’en a pas été trouvé de trace. Les caillots de sang, non rétractés, non ramollis, et non décollés, indiquent que le corps avait disparu après un séjour d’environ 36 heures dans le linceul, car il n’a pas été retrouvé de traces de putréfaction ni de décomposition de caillots qui se produisent normallement après un délai de 48 heures. Ceci est conforme aux textes évangéliques.
Disparition mystérieuse du corps
Cette disparition « mystérieuse » se constate par l’absence de trace d’arrachement de la toile qui était collée sur les caillots de sang. Ceci implique que le corps avait disparu de la toile en se retirant d’une manière mystérieuse, laissant sur la toile tout le sang échappé des plaies et de ses blessures sans arracher aucun filament de fibrine des croûtes de sang ni étiré la moindre fibre de la toile.
Mécanisme inconnu et à ce jour non reproductible de l’image négatif-photographique
Il a été découvert que les images correspondaient aux parties plus foncées des fils de la toile provoquées par un « racornissement » partiel des fibres superficielles composant le fil sur la portion précise nécessaire pour composer l’image. C’est la concentration des ces fibres altérées qui donne la profondeur de l’mage et son relief. Ce « racornissement » est dû à un phénomène d’oxydoréduction de la cellulose du lin. Donc cette image ne peut avoir été peinte : il y a une impossibilité matérielle et technique certaine.
Ce processus inconnu qui a formé l’image n’a cependant pas pu traverser les taches de sang qui ont fait obstacles : il n’y a aucune image sous les caillots.
Les deux images de l’homme du Linceul possèdent des propriétés en 3D
C’est-à-dire de tridimensionnalité. Voici la reconstitution du relief du visage du Christ obtenue grâce aux filtres adaptés (travaux Tamburelli).
La carte sanguine et les deux images du corps sont de natures différentes et ne se sont pas formées en même temps
La sang a maculé le linceul selon les lois de la pesanteur et en respectant l’anatomie : on voit le filet sanguin s’écouler sur le côté du coude droit jusqu’au contact de la dalle funéraire où elle va occasionner un petit pâté.
Mais il est surprenant que sur le visage les taches de sang qui ont étaient provoquées par la couronne d’épines au niveau des tempes se projettent pour partie sur l’image des cheveux. Force est de constater qu’il existe une non superposition anatomique des taches de sang avec les deux images du corps.
Il n’y a pas d’images du côté du corps (absence d’images latérales)
Et pourtant le linceul bordait tout le corps !
Il n’y a aucune déformation des images, elles se sont formées comme si la toile s’était mise à plat lors de leur formation, à la disparition du corps
Les images du corps se sont projetées d’une manière orthogonale (perpendiculaire) sur la toile pour ne pas être déformées.
Nous sommes donc bien dans l’obligation de constater :
1. Que la carte sanguine ne retrouve sa compréhension de lecture que replacée en volume sur le corps,
2. Les deux images chromatiquement inversées ne sont lisibles que lorsque l’on examine la toile à plat, alors qu’elle enveloppait le corps ; s’il en avait été autreemnt, les images auraient été tellement déformées qu’elles auraient été incompréhensibles.
Ces deux cartes, qui ne coïncident pas exactement ont été réalisées à deux moments différents.
La carte sanguine s’était réalisée par contact du corps avec la toile, dès la mise en linceul, le corps étant couché. Ceci s’accepte sans difficulté.
Le négatif s’est fait dans un deuxième temps, au moment de la disparition du corps et sans laisser de trace de cette disparition (aucun arrachement des fibres de la toile collant aux caillots par exemple) comme si le corps avait irradié une lumière inconnue sur la toile du Linceul (devenue photosensible à ce rayonnement) qui se serait tendue à la manière d’un écran mais entourant encore et l’avant et l’arrière du corps de Jésus ? Ou encore comme si le corps avait traversé la toile pour disparaître en se divisant en deux (le côté ventral et le côté dorsal).
Les images du Linceul se seraient donc formées à l’instant ultime précédant la disparition du corps de son enveloppe de toile, c’est-à-dire pour le chrétien, à l’instant ultime précédant la Résurrection.
Cette affirmation va trouver tout son éclairage par le constat des éléments suivants :
Le corps était debout
L’Américain Lavoie a poussé l’expérimentation pour vérifier la position de la tête lorsque l’image s’était formée. Il s’est rendu compte que la forme générale des cheveux indiquait que la tête était en position debout. En position couchée, les cheveux se seraient inévitablement étalés et l’image aurait été différente d’autant plus que le corps étant en rigidité cadavérique montre que la tête était inclinée en avant (donc relevée en position couchée).
Cherchons la confirmation par d’autres voies.
Si le corps était couché, nous devrions constater aussi sur l’image dorsale du corps ces deux éléments incontournables :
1. L’aplatissement du dos au niveau des épaules par la simple pression du corps sur le plan où il repose.
2 . L’applatissement du massif fessier pour la même raison.
Or, nous constatons que les épaules et le massif fessier n’ont subi aucun aplatissement : ils conservent leurs volumes et leurs rondeurs comme on peut le constater sur un corps en position debout.
Le corps flottait en apesanteur
Les deux images semblent donc bien s’être formées lorsque le corps s’était mis en position debout. Mais cette déduction inévitable entraîne un autre problème : la position des pieds indique que le corps ne reposait pas sur ses pieds : il devait donc flotter ! Voilà qui devient encore plus incohérent de la part d’un cadavre.
Le corps était éclairé
Les deux images présentent un relief avec des ombres, ce qui laisse sous-entendre la présence d’un éclairage par une source extérieure. Là encore l’expérimentation va permettre de trouver une réponse : pour obtenir expérimentalement le même relief lumineux avec les ombres, le corps doit être éclairé par une source lumineuse provenant par-dessus la tête !
Conclusion : le corps de Jésus debout, en apesanteur, avec un éclairage au-dessus de la tête avant de disparaître
Voilà résumées les caractéristiques du corps tel qu’on peut le voir en négatif photo noir et blan sur la toile du Linceul. Les deux images de Jésus de Nazareth se seraient donc formées lorsque le cadavre en rigidité cadavérique se redresse pour se mettre debout, flottant dans l’espace, la toile se tendant comme pour faire deux écrans ; le corps avant de disparaître de manière mystérieuse reste encore entre les deux pans un court instant pour irradier un rayonnement inconnu qui va imprimer ses deux images sur la toile, à moins que ce ne soit le corps qui va passer à travers cette toile en y imprimant deux images.
Ces deux impreintes d’image sont analogues aux négatifs photographiques avec propriétés de tridimensionnalité ; ils montrent que le corps recevait une lumière par-dessus la tête, alors qu’il se trouve dans un tombeau d’où la lumière directe ne peut arriver avec l’impossibilité de se mettre dans l’alcôve funéraire par manque de hauteur de plafond. Une fois que le corps a laissé l’impreinte de son image, il disparaît mystérieusement et le linceul s’effondre sur lui-même ! Voilà les conclusions que l’on est en droit de tirer en observant les images du Linceul !
Évidemment, ces observations et les hypothèses qui en découlent sont d’une incongruité scientifique absolue, en totale contradiction avec la logique humaine qui n’est pas celle de Dieu. Le Linceul, à l’image du Christ devient lui aussi un signe de contradiction !
Pour le chrétien, la réponse est bien plus simple : ces images mènent aux portes du mystère de la Résurrection de Jésus-Christ. C’est une démarche de foi ; la Science ne pourra jamais prouver ou démontrer la Résurrection qui n’est pas de son domaine d’étude car ce n’est pas un phénomène reproductible donc étudiable selon les critères de la science expérimentale.
Quant aux rationalistes, aux fondamentalistes laïcs et aux christianophobes de tous poils, ils n’ont pas fini d’avoir des cheveux blancs et des insomnies dans leur acharnement à montrer que le Linceul de Turin est une fabrication humaine, ce qu’ils sont impuissants à prouver par expérimentation.
On mesure ainsi d’autant plus la tentation du monde laïc de dissocier de Jésus l’aspect historique (Jésus de Nazareth) de l’aspect messianique (Jésus-Christ) qui est pourtant la finalité de sa mission temporelle.
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Sur le Linceul de Turin, nous retrouvons, en récapitulatif, toute la Passion avec Gethsémani, la flagellation, le couronnement d’épines, le port de la croix, la mort, le coup de lance, la rigidité cadavérique, la mise en linceul au tombeau et la RÉSURRECTION.